Enseignement d'exploration "Littérature et Société"

Ce blog, créé par Elsa Barbier, professeur d' histoire-géographie au lycée Jeanne d'Albret de Saint-Germain-en-Laye, sera conçu par et pour les élèves de 2°10 et de
2°12, afin que nous puissions explorer, ensemble, l'aventure du livre.

mardi 25 janvier 2011

Cartes géographiques

Avec la traduction latine de Ptolémée, le monde occidental dispose désormais des outils nécessaires, grâce aux projections, pour construire une représentation géométrique du monde connu et des mondes à découvrir.
À la fin du XVIe siècle, avec les grandes découvertes, la Terre va pouvoir être représentée dans sa forme et ses proportions réelles.
On entre dans l'âge d'or de la cartographie. 
Les explorations et découvertes ne furent traduites en cartes qu’avec un certain retard, explicable par plusieurs raisons: le secret imposé par les gouvernements, les difficultés des relevés sur le terrain et les délais de mise en œuvre des techniques de gravure et d’impression des cartes.
Les cartes de Ptolémée se sont peu à peu démodées, car on a pris conscience des erreurs qu’elles contenaient, et les cartes « modernes »se sont faites de plus en plus nombreuses.
La mappemonde de Martin Waldseemüller de 1507 est le premier document sur lequel apparaît le nom "America". C’est une carte murale, imprimée selon la technique de la xylographie (gravure sur bois) en douze feuilles séparées. Waldseemüller nomma ainsi le nouveau continent en hommage à l'explorateur italien Amerigo Vespucci.
L' utilisation de ce nom, qui devint peu à peu le terme consacré pour désigner l'hémisphère occidental est le trait principal qui fait de la mappemonde de 1507 un trésor universel d'un intérêt majeur. La carte est aussi une description novatrice de la terre qui postule notamment la présence de deux océans séparant l'Europe de l'Asie à l'ouest et délimitant un vaste hémisphère occidental distinct. Elle intègre des données détaillées alors extrêmement récentes sur l'Afrique, obtenues lors des expéditions portugaises de la fin du XVe siècle et du début du XVIe siècle. Cette carte, qui a influencé des représentations ultérieures de la terre et de l'Amérique, constitue une description relativement exacte du monde moderne.
Mappemonde d' Oronce Fine, gravée sur bois et aquarellée.1536. Oronce Fine est le premier titulaire de la chaire de mathématiques du collège royal, crée par François 1er



La gravure sur bois montre vite ses limites: au fur et à mesure que les connaissances cartographiques s’accumulent, il devient de plus en plus difficile d’obtenir des traits fins à cause de la raideur des tailles en bois. C’est la technique de la gravure sur cuivre (la taille-douce), qui finit par dominer l’impression des cartes. Elle permet d’obtenir une meilleure qualité du trait et de la lettre et une plus grande finesse dans le dégradé des tons et dans les modelés. C’est une technique plus coûteuse, mais il est plus facile de faire des corrections sur du cuivre que sur du bois.
Le premier atlas moderne apparut en 1570. Il fut conçu par un libraire anversois, Abraham Ortelius. Le port d’Anvers avait supplanté Venise comme capitale du commerce international. Les cartes devenaient des outils indispensables aux négociants, mais elles étaient livrées sous des formats disparates. Ortelius fit réduire ses cartes à un format unique (50x65 cm) et les regroupa en un recueil doté d’une page de titre de livre. Les cartes étaient regroupées en différentes parties, avec un ordre logique, et comprenaient des commentaires géographiques. Textes et cartes étaient étroitement liés et donnaient la priorité aux données concrètes et actuelles.
Gérard Mercator, ami de Ortelius est l’un des pères de la géographie moderne. Il est le premier à utiliser le mot « atlas ». Son atlas universel est publié par l’éditeur Hondius, à Amsterdam en 1595.
Le globe terrestre est projeté sur un plan où les méridiens sont perpendiculaires à l'équateur. Les territoires polaires sont notoirement déformés, mais sa projection reste encore une des plus utilisées. 
L’école flamande domine la cartographie mondiale aux XVI° et XVII°. Elle est favorisée à la fois par la liberté intellectuelle relative des Pays-Bas et par le rôle essentiel des marchands et marins hollandais dans l’économie mondiale.
Carte de Johann Blaeu.1664