Enseignement d'exploration "Littérature et Société"

Ce blog, créé par Elsa Barbier, professeur d' histoire-géographie au lycée Jeanne d'Albret de Saint-Germain-en-Laye, sera conçu par et pour les élèves de 2°10 et de
2°12, afin que nous puissions explorer, ensemble, l'aventure du livre.

lundi 7 mars 2011

L'encyclopédie





L’encyclopédie de Diderot et d’Alembert


Etymologie : Une encyclopédie est un ouvrage couvrant tous les champs du savoir ou des connaissances, ou une partie déterminée de ceux-ci. En effet, sa conception repose sur une organisation du savoir, qu'il s'agisse d'une classification thématique, alphabétique ou tout autre mode classificatoire permettant au chercheur d'information de se repérer dans l'ensemble des données. Plusieurs types d'organisation peuvent également être utilisés de façon croisée.
Le mot « encyclopédie » vient de encyclopædia, latinisation de la Renaissance (XVIe siècle) de l’expression grecque de Plutarque ἔγκυκλος παιδεία (énkyklos paideía), littéralement « le cercle des connaissances » ou même « enchaînement de connaissances » (én: dans, kyklos : cercle, et paideía : éducation). La notion d’éducation ou d’enseignement est contenue dans le mot grec paideía. L’une des premières occurrences européennes du mot en langue vernaculaire se trouve dans le Pantagruel de François Rabelais (1532).

Définition : Une encyclopédie peut prendre la forme d'un livre ou plusieurs livres comme elle peut prendre la forme d'un enseignement oral1 ou encore d'un site internet. Elle se présente souvent comme une collection d'articles traitant chacun un thème (par exemple : un lieu, une personne, un objet, un évènement, une science, un processus, un concept, etc.) L'agencement des articles est un choix éditorial majeur. Certaines encyclopédies présentent les articles en ordre alphabétique alors que d'autres adoptent une structure thématique et/ou hiérarchique. Un index de termes peut être joint.
Les encyclopédies se distinguent des dictionnaires en ceci qu'elles n'ont pas pour objet la description d'une langue. Les encyclopédies, et en particulier les encyclopédies généralistes, sont le plus souvent des ouvrages de très grande ampleur et sont fréquemment composées de nombreux tomes ou volumes.

Un second changement important dans le mouvement des Lumières par rapport au siècle précédent trouve son origine en France, avec les encyclopédistes. Ce mouvement intellectuel défend l'idée qu'il existe une architecture scientifique et morale du savoir. Le philosophe Denis Diderot et le mathématicien d'Alembert publient en 1751 l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers qui permet de faire le point sur l'état du savoir de l'époque. L'Encyclopédie devient ainsi un hymne au progrès scientifique.

Avec l'Encyclopédie naît également la conception classique que la science doit son
apparition à la découverte de la méthode expérimentale. Jean le Rond D'Alembert explique ainsi, dans le Discours préliminaire de l'Encyclopédie (1759) La Planche 1-143 de l'Encyclopédie représentant l'anatomie humaine.

Lorsqu’en août 1747, Denis Diderot et Jean le Rond d’Alembert acceptent la proposition d’André-François Le Breton, un opportuniste libraire parisien, de diriger une encyclopédie sur le modèle anglais de la « Cyclopaedia » d’Ephraïm Chambers, il s’agit pour eux d’un moyen d’assurer leur autonomie financière. Telle n’est évidemment pas l’ambition première de leur engagement. Le salaire honorable qu’ils reçoivent pour ce travail (une bagatelle par rapport aux plantureux bénéfices des éditeurs successifs) est dérisoire au regard de l’énergie déployée, des efforts consentis ou des risques pris. Si les encyclopédistes se mobilisent avec tant de ferveur, c’est qu’ils ont la conviction profonde que le savoir est le moteur du progrès et que la connaissance contribue au bonheur. Seul un objectif grandiose est susceptible de transcender les hommes, de décupler les énergies, de dynamiser l’intelligence. Ils ne travaillent pas seuls et ils travaillent pour tous. Leur force se trouve dans la diversité et la qualité des collaborations, leur réussite dans la multiplicité et la variété des contributions.

Denis Diderot est né à Langres en 1713 d’une modeste famille d’artisans couteliers. Il est formé par les Jésuites de l’endroit et envoyé ensuite à Paris par ses parents pour devenir prêtre. Très vite, il se désintéresse de cette « vocation » et exerce de petits boulots. Il écrit dans un journal et fréquente les milieux intellectuels parisiens. À la fin de sa vie, il entretient des relations privilégiées avec Catherine II de Russie. Il lui vend sa bibliothèque et l’aide à acquérir de nombreuses œuvres d’art. Cela lui assure des revenus complémentaires qui lui permettent d’établir ses enfants. Il meurt à Paris en 1784.



Les débuts : Ce sont les problèmes qu’il connaît avec la justice qui décident Diderot à s’engager complètement dans le projet de la rédaction d’une encyclopédie après sa libération du donjon de Vincennes. Il renonce ainsi à l’écriture de textes polémiques comme cette Lettre sur les aveugles qui mettait en cause l’intervention divine. Après l’éviction de l’abbé Gua de Malves, Diderot prend la tête de ce fameux défi éditorial en compagnie de d’Alembert. C’est ce dernier qui insiste sur la nécessité de dresser un arbre général des connaissances qui donne une pleine justification au titre exact de l’ouvrage : Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Ainsi est défini le caractère universel et critique de l’entreprise. D’Alembert est également soucieux d’intégrer les sciences dans un système philosophique cohérent. Le projet de réaliser une encyclopédie ne date cependant pas de cette époque, la page relative aux "origines de l'encyclopédie" détaille quelques tentatives de précurseurs....

Jean-Baptiste Le Rond d’Alembert fut abandonné à sa naissance en 1717 sur les marches d’une église par sa mère, la marquise du Tencin, qui tenait un salon réputé et qui n’avait guère envie de s’encombrer d’un enfant illégitime. Son père s’occupa cependant de financer son éducation et ses études. Après des cours de droit et de médecine, il se consacra aux mathématiques et à la physique. Ses travaux sur le calcul différentiel et intégral ainsi que ses développements de la mécanique newtonienne marquèrent l’histoire de ces disciplines. Le libraire Lebreton l’engagea aux côtés de Diderot pour traduire la Cyclopedia de Chambers. Il rédigea le remarquable discours préliminaire du 1er volume de l’Encyclopédie en 1751. Il mourut en 1783 en laissant 1341 articles à l’Encyclopédie.



Jo-Anne Ouvrier & Astrid Dumilieu